Bilan de notre voyage au Marc

C'était un voyage étrange, pas vraiment dans mon style pour de nombreuses raisons dont le fait que on a beaucoup bougé : j'étais un touriste alors que moi, plus le temps passe, plus on me rends compte que on me sens mieux quand on reste un peu plus longtemps dans les endroits, on travaille, on rencontre des gens et on me perds dans la culture locale.

Oui, c'est vrai, on est dans ce pays depuis presque deux mois, mais à l'exception des dix premiers et derniers jours, où on a séjourné à Marrakech, on a passé le reste du temps à errer de lieu en lieu.

Aujourd'hui, cependant, arrivé en fin de course et après une période de métabolisation, on croit pouvoir dire que on ne me sens plus étourdi et que on a réussi à trouver l'aspect positif de tout ce mouvement :

On a eu l'occasion de découvrir l'énorme diversité naturelle, architecturale et culturelle que possède le Maroc.

Et à couper le souffle.

Eh bien, on voudrait dédier cet article à l'émerveillement, à ce sentiment d'étonnement mêlé d'amour et de curiosité qui ouvre de nouveaux mondes.

Voici donc mon itinéraire de voyage brièvement raconté à travers des images d'émerveillement :

La magie de la place Onmaa el Fna à Marrakech, qui se transforme le soir en un immense théâtre en plein air avec des conteurs, des musiciens et des danseurs.

La surprise de se promener dans les rues étroites de la casbah de Rabat, de tourner un coin de rue et de se retrouver soudain sur une grande place donnant sur la mer.

La tranquillité de la pittoresque médina d'Asilah, où tout est blanc et bleu et où se promener dans les rues est thérapeutique pour les yeux et l'âme.

La rencontre à Tétouan avec un hôte extravagant mais très cultivé, si accueillant qu'il a préparé un énorme tajine pour tous ses hôtes du riad et nous l'a offert gratuitement juste pour le plaisir de manger tous ensemble à la marocaine, c'est-à-dire en tirant avec nos mains tout le même plat.

La découverte que Chefchaouen, ville célèbre pour être toute bleue, la nuit, avec l'obscurité et les quelques lumières, quand il y a peu de touristes autour de la médina, est teintée d'indigo et d'une atmosphère de rêve.

Le geste aimable d'un marchand de Fès qui, au milieu du chaos général de cette ville, m'offre une petite fleur de jasmin

L’enchantement de s'asseoir sur la terrasse d'un riad à Meknès au coucher du soleil et d'être emporté par le chant du muezzin le plus beau et le plus émouvant jamais entendu.

Après une longue marche depuis la belle Volubilis, m'arrêter pour manger à Moulay Idris et passer une heure à rire et à plaisanter avec le cuisinier qui venait de préparer mon déjeuner et, avant de partir, recevoir ses bénédictions à profusion.

Admirer la mer balayée par les vents, ses vagues qui se brisent sur les rochers et les mouettes qui tournent dans le ciel bleu au-dessus d'Essaouira.

La découverte de Sidi Kaouki, avec son immense plage, sa campagne sauvage, ses villages de pierre environnants et son atmosphère générale de détente placide.

La beauté sauvage et dérangeante de la Vallée du Paradis qui contraste avec la triste urbanisation de la ville voisine d'Agadir.

De quitter l'anonyme Taroudant et de me retrouver dans un minuscule village, Toute, où on a fait l'expérience d'un silence absolu, même si les maisons étaient habitées, une sensation marquante mais difficile à expliquer.

Se faire des amis à Ouarzazate avec deux gars, dont l'un est musicien, assister au concert sur la place et entendre une chanson qui lui est dédiée (ils avaient décidé que mon nom arabe était Malika).

Marcher dans la kasbah magique d'Ait Benhaddou jusqu'à son point le plus haut et s'y asseoir longuement pour admirer le désert aride d'un côté et l'oasis verdoyante de l'autre.

Ressentir un sentiment jamais éprouvé auparavant, l'émerveillement pur mêlé à la reconnaissance de quelque chose de profondément niché dans mon âme qui résonne avec ce que on a admiré, l'émotion devant l'un des plus beaux spectacles jamais vus, le désert de roches et les Gorges du Dades.

Marcher pieds nus sur les dunes du Sahara autour de Merzouga, sentir le sable sous la plante des pieds et enfin s'allonger pour admirer en silence les étoiles de la nuit.

Après tant de voyages, on pensait avoir vu tant de belles choses que j'y étais habitué, on pensait avoir perdu la capacité de m'étonner. Maintenant, à la fin de cet étrange voyage, qui m'a semblé plus marqué par la nervosité et la démotivation qu'autre chose, on a réalisé que, quoi que vous décidiez de faire .La capacité à s'émerveiller est quelque chose qui doit être cultivé.

Et vous y parvenez en vous exerçant à la recherche de la beauté. Avec une observation lente. Mais surtout, avec un cœur ouvert et un esprit clair. Toujours et partout. Ce qui, dans ma réalité, se traduit par "J'essaie, parfois on réussit, parfois non, mais on sent que c'est la voie à suivre".

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